Fabien Cool : « La progression du joueur est au centre de l'école de foot »

Alors que les entraînements ont repris depuis plusieurs jours, Fabien Cool, coordonnateur général du monde amateur, présente les enjeux de la nouvelle saison pour l'école de football.


Fabien Cool veille au grain sur le terrain, comme en dehors.Quelles nouveautés sont à signaler pour la saison 2017-2018 ?

Il n'y pas de changements en termes d'organisation, puisque nous allons nous baser sur ce qui a été mis en place depuis maintenant un ou deux ans. Les évolutions concernent le départ de John Songné au centre de formation, l'arrivée de Christian Henna à la tête des 14 ans, et désormais ma présence à plein temps en tant que coordonnateur général du monde amateur. Dans la catégorie des 12-13 ans, nous allons essayer de développer encore davantage les rencontres avec des équipes de la région parisienne, qui sont généralement plus solides que les équipes icaunaises, pour essayer d'amener nos jeunes joueurs à se frotter à des joueurs plus physiques et plus expérimentés afin de progresser plus rapidement.

Vous êtes-vous fixé des objectifs pour cette saison ?

Avec les jeunes, je pars du principe qu'il n'y a pas réellement d'objectifs, à part celui de les faire progresser. Il faut que nous les fassions davantage progresser qu'auparavant. Non pas que ce n'était pas le cas, mais il faut qu'ils progressent mieux, qu'ils progressent plus vite. Le club a pour l'instant encore besoin, au niveau de la préformation, que l'école de foot lui apporte des jeunes, donc c'est notre devoir de réussir à mettre ces jeunes de 13-14 ans au niveau. Il n'y a pas d'objectifs de résultats, ce n'est pas la façon de fonctionner car nous serons peut-être amenés à surclasser des joueurs pour les faire progresser plus vite. Donc si on les surclasse, les résultats de la catégorie originelle des joueurs en seront un peu affaiblis. Nous mettons vraiment au centre de l'école de foot la progression du joueur, ce qui est le mieux pour lui, et non pas ce qui est le mieux pour l'équipe et les résultats, même si des fois les intérêts convergent.

Quelles sont les principaux obstacles à leur progression ?

Les difficultés concrètes sont les relations entre les mondes du football et de l'école, c'est à dire faire cohabiter les deux. Il faut que les joueurs travaillent très bien à l'école. Pour les meilleurs, il faut qu'ils aient de très bons dossiers scolaires pour être acceptés au collège Paul Bert. Pour nous, c'est important. S'ils sont turbulents et qu'ils ne travaillent pas bien, le proviseur ne les acceptera pas. L'autre difficulté, pour les jeunes ayant un an de retard ou d'avance, c'est qu'ils ont du mal à se retrouver dans les structures habituelles. Donc c'est aussi notre rôle de leur créer un groupe propre le soir, car ils sont dans des collèges et lycées différents, de les rassembler, de trouver une plage horaire pour qu'ils puissent s'entraîner afin de continuer à représenter l'AJA. Notre rôle est de tout faire pour les conserver au sein du club.

 

« L'état d'esprit doit être irréprochable »

 

De quels atouts l'école de football dispose-t-elle pour y parvenir ?

La compétence des éducateurs, notamment avec l'arrivée cette année de Christian Henna, dont le savoir-faire n'est plus à démontrer. Nous espérons peut-être la venue d'autres éléments de qualité. Nous comptons aussi sur l'investissement de nos bénévoles, qui se démènent et sont très volontaires pour passer toutes les formations proposées par le District de l'Yonne.

Comment trouvez-vous les effectifs cette saison ?

Il y a peu de mouvement chez nous, même si certains joueurs voyaient auparavant comme un échec le fait ne pas rentrer en classe football. À ce propos, je cherche à dédramatiser complètement cette situation parce que je suis persuadé que c'est réellement possible d'y arriver hors classe football. Nous proposons des plages d'entraînement pour que tout le monde s'y retrouve. Donc le départ volontaire du club, qu'il vienne du joueur ou des parents, est plutôt psychologique qu'autre chose. La preuve, c'est qu'un garçon comme Romain Philippoteaux (milieu de l'AJA), qui a toujours été un petit peu en marge de ces circuits, a finalement réussi à devenir professionnel. Nous, à l'AJA, à part pour des joueurs que l'on trouve vraiment trop faibles ou trop peu investis pour le club, nous sommes à mêmes de conserver quasiment tout le monde.

Quel message souhaitez-vous adresser aux joueurs et à leurs parents ?

L'état d'esprit doit être irréprochable. Cela fait justement partie des éléments qui font que nous nous séparions de certains joueurs, c'est à dire un manque d'assiduité aux entraînements, et parfois aussi un comportement irrespectueux ainsi qu'un manque de motivation. Si un enfant affiche de la motivation, est assidu aux entraînements et se montre respectueux, il y a quand même vraiment très peu de chances qu'il ne continue pas avec nous. Le football est une passion. Que les parents laissent les jeunes assumer cette passion et avant tout, même si les entraînements sont sérieux, trouver du plaisir dans la pratique du football !

Dernière modification le 4 septembre 2017